Renoncer à la maternité

Alix Leduc, Marie Claire (http://www.marieclaire.fr/,sterilite,20254,51999.asp)

STÉRILITÉ : LA DIFFICULTÉ À S’AFFIRMER COMME UNE FEMME

« Stérile. Quand le verdict est tombé, j’ai compris que ma vie allait basculer. J’allais désormais faire partie d’une autre catégorie de femmes. Celles qui ne peuvent pas donner la vie. Celles qu’on plaint, celles qu’on fuit », confie Corinne, l’une de nos interviewées. Renoncer à la maternité, lorsqu’on est femme et qu’on ressent le ­désir d’enfants, cela tient de l’exploit contre nature. Mais les ­témoignages qui suivent prouvent justement que c’est possible. Qu’on peut être femme sans être mère. Pleinement, sans aigreur ni regrets.

Certes, cela ne va pas de soi. Ce diagnostic, terrible, surgit souvent désormais après un long parcours de la com­battante et des années de lutte pour déjouer le sort, en faisant appel aux techniques de la procréation médicale assistée… Jusqu’au jour où ces femmes, prêtes à tout pour devenir mères, comprennent au fond d’elles-mêmes qu’elles ne pourront pas aller plus loin. Qu’il est temps d’en finir avec les faux espoirs, de tirer un trait sur les promesses que la science, toujours plus performante, avait éveillées. Après avoir grandi avec l’idée qu’elles seront mère un jour, elles vivent d’abord leur stérilité comme un handicap, une infir­mité, dans une société qui met en avant la maternité triomphante.

« Les femmes subissent une pression énorme aujourd’hui, constate la psychiatre et psychanalyste Muriel Flis-Trèves*, qui accompagne les couples infertiles à l’hôpital Antoine-Béclère, à Clamart. Et c’est la société qui est coupable, car en glorifiant la grossesse elle contraint la femme à penser que l’essence du féminin réside dans la maternité. Du coup, les femmes stériles se sentent bannies, hors norme. Incomplètes. »

Mais on peut apprendre à surmonter cet échec, à vivre avec cette injustice. Cela prend des années de travail intérieur. Celles qui ont accepté de se livrer à nous racontent leur traversée du désert. Puis la lumière. « C’est un long chemin, douloureux et difficile, résume Muriel Flis-Trèves. Le prix à payer est très élevé avant de parvenir à faire le deuil de la maternité. Il faut en passer par une phase de déprime, ­parfois perdre son compagnon, se perdre soi-même… Ces femmes auraient pu choisir de s’obstiner, en faisant appel à une mère porteuse par exemple, ou, bien sûr, en adoptant. Celles qui ont accepté de renoncer s’affirment comme des femmes « quand même », « malgré tout ». Elles véhiculent un ­messa­ge : « Je m’écoute et je me donne le droit de me définir ­autrement que comme mère. » Mais c’est parce qu’elles sont passées par cette perte qu’elles vont parvenir à se reconstruire, qu’elles vont renaître à elles-mêmes autrement. Transformer cette épreuve en réalisant autre chose qu’un enfant. Oui, on peut être une femme sans enfants heureuse. On peut ­sublimer sa vie. » La preuve, avec ces trois récits sans fioritures de ­femmes qui ont réussi à puiser dans leur désir d’enfant une merveilleuse énergie pour se réaliser elles-mêmes.

Témoignages:

CATHERINE « LA SCÈNE ME PERMET DE DONNER DE LA JOIE AUX AUTRES »

« J’avais toujours imaginé que j’aurais des ­enfants. Les femmes de ma famille sont très fertiles, je pensais naïvement que c’était un « don » héréditaire. Mais mon corps a dit « non ». J’ai longtemps résisté, prête à tout : une opération pour une endométriose, puis une série defécondations in vitro. Je suis passée par tous les états : l’euphorie, la déception, l’espoir, la peur, le désespoir… Je me suis même détestée. J’ai entamé une thérapie, j’avais peur de faire unenfant « réparateur », je ne voulais pas qu’il devienne ma béquille. Et puis un jour, j’ai compris : j’étais arrivée au bout de mon combat. J’ai fait une évaluation physique et psycho­logique, et j’ai réalisé qu’il y avait trop de souffrance pour moi et pour mon couple. Je ne voulais plus qu’on me touche, qu’on me charcute dans tous les sens. Je me suis résignée face à la nature.

« Bien sûr j’ai pensé à l’adoption. Mais c’était trop lourd pour mon mari, plus âgé, déjà père de trois enfants et extrê­mement sollicité par son travail… Quant à l’idée de la mère porteuse, elle m’a effleurée mais j’ai vite abandonné. Mais en renonçant à mon rêve d’enfant je perdais goût à tout. Je me suis retrouvée au fond de mon lit, à pleurer sur ma vie. Puis vint la colère. Il me fallait un responsable. Ma mère ? Mon mari ? Je lui en voulais de ne pas souffrir autant que moi. Je lui reprochais tout et n’importe quoi. Face à une ­situation injuste on devient injuste. J’ai compris que j’allais trop loin quand il m’a dit : « C’est un cancer qui va gagner notre couple. » Il avait raison.

« Je me suis regardée dans le miroir et je me suis dit : « Qu’es-tu en train de devenir ? » J’ai commencé à chercher des solu­tions, j’ai beaucoup lu. Mais le vrai tournant a été de faire mon bilan de compétences avec quelqu’un de fabuleux. Je l’ai vécu comme une psychothérapie. Cette femme formidable a provoqué un déclic en moi, en me disant que j’avais une âme d’artiste, que je n’avais rien à faire dans un bureau. Que tant que je n’essaierais pas je ne saurais pas. Et que surtout je n’avais rien à perdre… Je me suis soudain revue petite fille, admirative de mon père, crooner. Dès mon retour à la maison j’ai annoncé à mon mari que j’allais réaliser mon rêve d’enfant : devenir chanteuse. Il m’a répondu : « Fonce, je suis là ! »

« Je suis devenue amie avec le fils du pianiste qui accompa­gnait mon père ! Il y a deux ans, il m’a dit : « On monte un répertoire. » Avec des reprises de Boris Vian, de mon père… Puis j’ai rencontré mon auteur, qui me correspond totalement et s’inspire de mes états d’âme. Il a d’ailleurs composé « J’ai attendu », une chanson sur mon désir d’enfant non exaucé. Aujourd’hui, j’ai 45 ans et je suis chanteuse. Je crée parce que je n’ai pas pu procréer. Mon album*, c’est mon bébé. Il me ressemble. D’ailleurs tout le monde croit que c’est moi qui l’ai écrit. Sur scène, j’ose et je m’amuse. Et le public me le rend au centuple. C’est une claque d’amour ! Mon métier me permet de transmettre, de donner de la joie aux gens. Sur scène c’est moi le leader, la boss. J’ai dit à mon psy, en le quittant : « Désolée, j’ai changé de thérapie : désormais je chante ! » »

(*) «A fleur de mots» (Warner). Catherine Falgayrac sera en concert, à Paris, le 29 septembre au Petit Journal Montparnasse (14e).

CORINNE « NOUS AVONS RÉINVENTÉ NOTRE COUPLE. MA FAMILLE, C’EST LUI »

En allant consulter, je m’étais préparée à une mauvaise nouvelle, mais pas à ce constat implacable : je ne serai jamais maman. « Ovaires trop abîmés », « glaire médiocre ». Les mots du médecin ont résonné en moi pendant longtemps. C’était le vocabulaire de l’échec. L’échec d’un couple, d’un corps, d’une féminité aussi. Au début j’en ai voulu à cet homme en blouse blanche qui m’avait asséné la nouvelle, puis à la terre entière. Et c’est surtout à Paul, mon mari, que j’ai fait payer ma souffrance. Un comble, alors que c’était moi la « coupable » ! Lui a encaissé la nouvelle et enduré mes crises pendant des mois. Je lui ai dit des horreurs. C’est lui qui a choisi de ne pas préciser à notre entourage qui de nous deux était stérile…

« Je voyais des poussettes partout. J’avais envie de ­voler les enfants, je devenais folle. Puis Paul m’a quittée. « Je ne veux plus, je ne peux plus, on n’y arrive plus », m’a-t-il répété avant de partir. Sans claquer la porte, sans que je ne réponde rien. J’ai compris que j’avais tout fait pour qu’il s’en aille. J’avais tellement peur qu’il m’abandonne pour une petite jeune, un ventre « fécond »… Je crois que j’ai eu aussi be­soin de me « victimiser ». Je n’étais pas digne d’être aimée.

« Seule sans enfants à 42 ans, j’ai vécu une sorte de crise d’adolescence. Je suis beaucoup sortie, j’ai eu pas mal d’amants, à qui j’annonçais très cyniquement qu’au moins, avec moi, la question de l’horloge biologique ne se poserait pas. Je ne risquais pas de leur faire un enfant dans le dos ! Bref, je remplissais ma vie de femme stérile par des relations stériles… Mais Paul me manquait. On me disait qu’il bossait comme un fou, qu’il avait maigri. Je pensais qu’on me préservait, m’attendant à chaque fois à ce qu’on m’annonce qu’il était de nouveau en couple, fou amoureux d’une trentenaire déjà enceinte ! Fina­lement c’est lui qui m’a rappelée. Il m’aimait toujours… Et moi, quand je l’ai retrouvé, j’ai compris que le pire était derrière nous et que le meilleur était à venir.

« On a eu tellement peur de se perdre qu’aujourd’hui on ­savoure tout ce qu’on peut partager ensemble. J’ai 44 ans et je suis heureuse. Nous ne ­serons jamais parents. Mais nous sommes des amants amoureux. Ma famille, c’est lui. Je le gâte, il me gâte… Quand nos amis achètent un break familial, nous, on opte pour une décapotable ! On ne se prive plus de rien, on s’offre des week-ends improvisés, des matinées sous la couette. Evidemment personne n’est dupe, nous sommes devenus trop dépendants l’un de l’autre… Et puis tout cet amour, ça ne remplace pas le bonheur d’avoir un enfant. Mais au fil du temps on apprend à multiplier les plaisirs, à s’en créer de nouveaux. Surtout, on savoure notre présent, nous qui avons tellement trop attendu de l’avenir… Nous savons désormais que nous sommes ­ensemble pour de vraies bonnes raisons. »

ISABELLE « J’AIME, JE SUIS AIMÉE, J’ADORE MON MÉTIER… JE MESURE QUE JE SUIS GÂTÉE »

 « Oui, on peut être heureuse sans être mère. Mais il faut passer par un vrai deuil pour accepter cette idée. Car il n’y a pas plus fort que l’échec du corps. Je me suis battue pendant deux ­années entières avant de renoncer, mais il y a vraiment eu un point de non-retour, lorsque j’ai compris que je ne pouvais pas ­aller plus loin. Je n’en pouvais plus.

« J’ai toujours adoré les enfants et imaginé devenir mère un jour. Mais j’ai fait ma première fausse couche à 28 ans, ce fut le début d’un itinéraire chaotique qui s’est soldé par plusieurs tentatives de FIV, toutes des échecs… Pendant la traversée de ce long tunnel, j’ai à plusieurs reprises quitté Mathieu, mon compagnon, qui lui-même avait un rapport torturé à la paternité (deux filles parties vivre en Suède avec leur mère, et un fils qu’il voyait peu) et qui, à mes yeux, ne me soutenait pas assez… Au moment de mes tentatives de FIV, notre histoire avait repris, mais j’ai fait les démarches seule à Bruxelles, car en France les FIV pour célibataire sont interdites. Sur place j’ai rencontré une psychologue qui m’a éclairée sur le comportement de Mathieu, et a tenté de m’avertir du périple qui m’attendait. Mais j’étais décidée. Et j’ai tout fait, tout enduré… Jusqu’à la quatrième FIV. Là j’étais à bout.

« Il faut un point de non-retour. Je l’avais franchi. Heureusement que Mathieu était là. C’est lui qui m’a aidée à ne pas flancher. Notre histoire s’était adoucie. Sans doute que le fait que je me résigne l’apaisait. Mais surtout pour moi, réaliser qu’il était toujours là, après toutes ces épreuves, toutes ces années, me prouvait que je valais quelque chose. Que j’étais digne d’être aimée. Même avec ma stérilité.

« Comme je n’avais pas pu exaucer mon rêve de petite fille, j’en ai réalisé un autre : j’ai demandé à Mathieu de me ­demander en mariage. Etrangement, alors que nous avons toujours été un couple très « hors norme », c’était soudain important pour moi d’entrer dans cette convention ­sociale… Et puis petit à petit j’ai appris à aimer mon rôle de belle-maman. Et de belle-mamie ! Avec les enfants de Mathieu, j’ai un lien de parenté sans la dureté de la responsabilité.

« Aujourd’hui à 46 ans, je suis heureuse, je me sens bien plus forte et équilibrée qu’avant. Mais j’aurai toujours au fond de moi cette tristesse qui revient par vagues. En fait, je relativise. J’aime, je suis aimée, j’adore mon métier de journaliste, qui me permet de voyager partout, d’avoir mille vies… Je ­mesure que je suis très gâtée. J’ai des amies qui sont mortes, d’autres qui ont perdu leur enfant. Qu’est-ce que le deuil de la ­maternité face au deuil d’un enfant ?

« J’ai fait le tri dans mon entourage, en me libérant de ceux dont le jugement fait mal. Et surtout j’ai appris à moins me regarder le nombril. Finalement je suis juste une femme sans enfants. Et tout n’est pas dans la maternité. Il faut se départir d’une obsession, passer à autre chose. Il faut cesser de ­regarder les femmes sans enfants avec pitié ou culpabilité. Juste essayer de comprendre leurs raisons, leur parcours, leur histoire. Moi, quand on me dit carriériste, j’explique. En tout cas, je suis très fière d’avoir réussi à ne jamais être jalouse de celles qui ont des enfants. »

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http://www.iaac.ca/fr/332-177-sans-enfants-par-hasard-savoir-tourner-la-page-2

Association canadienne de sensibilisation à l’infertilité (acsi)

Histoires personnelles

Sans enfants par hasard: savoir tourner la page

par Rita Schnarr
hiver 2005

« Combien d’enfants avez-vous? » Je suis certaine que plusieurs d’entre vous, qui lisent cet article, se crispent en entendant cette question à laquelle nous sommes confrontées tous les jours. J’avais l’habitude de répéter pour garder mes émotions sous contrôle quand je répondais à cette question. Je me suis inventé des phrases telles que « J’ai deux chats qui me tiennent occupée »; ou « Nous n’avons pas encore trouvé le manuel d’instructions ».

Malheureusement, cela ouvrait immanquablement la porte aux conseils du genre : « Allez en vacances, tu tomberas enceinte … Relaxe, tu es trop stressée … As-tu essayé … » Ou encore, la meilleure de toutes : « On ne tombe pas enceinte en jouant au Monopoly! »

Presque dix ans plus tard, je me sens enfin capable de réagir honnêtement à la présomption que tout le mondedoit avoir des enfants. Je réponds maintenant : « Je suis choyée d’avoir une belle-fille et nous ne pouvons avoir d’enfants ». Point final. Avoir accepté le fait que je ne pouvais enfanter a mis mon entourage à l’aise, et les conseils se font rares. J’ai retrouvé ma dignité en apprenant à parler de mon infertilité sans la justifier.

Jamais je n’aurais pensé que j’écrirais un jour un article sur être « Sans enfants par hasard » et sur la vie qui continue malgré tout. Laissez-moi expliquer les raisons qui m’ont poussée à utiliser le titre « Sans enfants » au lieu de « Privée d’enfants ». Dans le livre The Childless Revolution (Perseus Publishing, 2001), l’auteure, Madelyn Cain, applique le terme « Sans enfants » (childfree) à ceux qui sont « heureux dans leur situation », et le terme « Privé d’enfants » (childless) aux gens malheureux ou légèrement ambivalents. Mes circonstances à moi ont droit à la description : « tragiquement privée d’enfants ».

Au fil des années j’ai appris que je pouvais continuer à m’apitoyer sur mon sort, à en vouloir à Dieu et à mon corps, à éprouver amertume et jalousie envers celles qui peuvent devenir enceintes et avoir des enfants. Mais j’ai choisi une autre voie.

J’ai découpé une bande dessinée de Fisher qui montre une femme en train de prendre son café en lisant le journal. Son conjoint s’approche d’elle et lui dit : « J’ai vu le courriel d’Alison. Difficile de se réjouir de leur bonne nouvelle n’est-ce pas? … Nous ne les verrons plus, n’est-ce pas? » … Elle répond : « Nous ne verrons plus qui? »

Je suis certaine que plusieurs d’entre vous s’identifient à cette bande dessinée. Avant, je disais : « Comment puis-je me réjouir des « bonnes nouvelles » des autres encore et encore? Comment puis-je faire semblant d’êtrevraiment heureuse pour eux quand tout ce que je ressens, c’est de la jalousie ? » Plus nous cheminions dans les traitements de fertilité, plus nous nous éloignions de nos amis et de la famille, pour qui la vie continuait et qui avaient des enfants, et nous pas. Si nous ne faisions pas l’effort de communiquer avec eux, les contacts étaient presque inexistants.

Après un certain temps, nous avons pris nos distances et seulement gardé un cercle d’amis ou de parents avec qui nous étions à l’aise.

Pendant notre long et difficile périple pour essayer de concevoir, nous avions le droit de nous sentir « tragiquement privés d’enfants ». J’ai rempli plusieurs journaux intimes de mes lamentations et versé assez de larmes pour remplir l’étang de notre jardin. Mes conseillers m’ont incitée à ne pas contenir ma douleur et à communiquer le plus possible avec mon mari et mes proches. Ils m’ont rappelé qu’être bouleversée par les deuils à répétition était normal. Je pleurais véritablement « la mort d’un rêve ». Cependant, vient un moment où il faut arrêter « d’essayer » et tourner la page pour que puisse s’amorcer le processus de guérison.

Quand arrêter? Comment savoir quel est le bon moment de déposer les armes ? Je ne savais pas comment renoncer et m’en remettre à Dieu. Il me semblait impossible de cesser d’essayer de contrôler une chose sur laquelle je n’avais pas de contrôle. Comment mettre fin à une routine consistant à planifier la vie en fonction de mes ovulations ? Comment arrêter d’espérer que mes règles ne viendront pas ? Cela n’a pas été facile.

Après m’être étiquetée comme infertile pendant près d’une décennie, et m’être fait dire par les spécialistes que j’étais atteinte d’une « infertilité inexpliquée », décider de me libérer de l’image de femme incomplète n’est pas arrivé du jour au lendemain. Laissez-moi vous donner un bref aperçu de l’enfer que mon mari Mark et moi avons vécu pour aboutir finalement au point où il nous fallait « tourner la page » pour notre propre santé mentale.

Notre cauchemar a commencé en 1997 quand j’ai subi une chirurgie d’urgence pour un kyste ovarien qui avait éclaté. Les chirurgies se sont succédé quelques années – cinq autres interventions ont tenté de découvrir les causes de mon infertilité inexpliquée. Les médecins ne pouvaient comprendre pourquoi rien ne fonctionnait. Nous n’avions d’autre choix que d’envisager la fécondation in vitro (FIV).

Nous ignorions évidemment qu’après quatre cycles de FIV, 125 injections et 12 embryons implantés dans mon utérus, nous n’aurions toujours pas de bébé. Mark et moi avions pris la décision, avant la quatrième FIV, que ce cycle serait le dernier même si le processus devait échouer une fois de plus. Cette décision s’imposait, compte tenu de nos chances et, plus encore, de notre santé physique, mentale et affective sérieusement malmenée après tous ces essais infructueux.

Lors de notre dernier traitement FIV en 2002, on m’a implanté trois précieux embryons et quand j’ai eu mes règles 10 jours plus tard, nous étions absolument anéantis. C’est alors que j’ai touché le fond. J’ai été submergée par un profond sentiment de dépression. Je ne me croyais pas capable d’être à nouveau heureuse un jour. Mes rêves et mes espoirs de devenir mère biologique étaient détruits. Ma vision d’une existence partagée avec un fils ou une fille était devenue tellement floue qu’aucune ordonnance ne pouvait la corriger.

Je suis ressuscitée le troisième jour. Pendant cette crise, je me suis accrochée à la foi qui me restait et j’ai demandé à Dieu de me redonner mon cœur et mes forces. Mes prières furent exaucées. Un beau lundi matin, au réveil, j’ai pris la décision de passer à autre chose et de tirer le meilleur parti de l’existence, même si cela voulait dire ne pas avoir d’enfants à nous. Nous avions « essayé » près de neuf ans et nous avions oublié comment vivre sans planifier une nouvelle stratégie à tous les mois.

J’ai entamé un nouveau journal en mettant l’accent sur les aspects positifs de ma vie et sur les moyens de la vivre pleinement grâce aux bonnes choses que j’ai reçues. Mon mari et moi passons beaucoup de temps ensemble et nous nous communiquons ouvertement nos sentiments. Après avoir consulté, nous avons appris l’importance de valider et de reconnaître la douleur l’un de l’autre. Nous avons discuté d’autres possibilités, notamment l’adoption, mais vu notre âge, les modalités complexes et notre style de vie, nous avons décidé que ce n’était pas le meilleur choix pour nous. Une fois réglée cette question difficile, le chapitre était clos.

Au lieu de ruminer notre chagrin de couple « privé d’enfants », nous avons déplacé notre attention du « moins » au « plus » dans nos vies. Nous n’avions pas le choix de redéfinir nos buts et nos rêves et de nous concentrer sur les aspects positifs d’une vie sans enfants à nous. Nous avons conclu qu’il était temps de tourner la page et de vraiment profiter de notre vie de couple avec la fille de Mark, Jordie, âgée de 18 ans.

Nous avons entrepris de dresser l’inventaire de toutes les choses magnifiques dont nous sommes reconnaissants : un Dieu qui guérit les coeurs brisés ; un mariage solide qui a survécu aux montagnes russes de l’infertilité ; notre santé en général ; des carrières florissantes ; la sécurité financière ; une famille et des amis merveilleux et, finalement, deux chats, Fresca et Diego, à inonder de plus d’amour qu’il n’en faut !

L’absence d’enfants dans notre vie est le fait du hasard et non de la volonté ; par conséquent, nous sommes balayés de temps à autre par des « vagues » d’émotion. Ces petits moments de tristesse ont tendance à survenir lors d’événements spéciaux comme Noël, la Fête des mères et la Fête des pères, qui nous rappellent ce que nous souhaitions tellement ensemble, un prolongement de nous même. Nous laissons l’orage passer, puis la vie reprend son cours.

J’accepte maintenant de pouvoir appartenir à la société nataliste dans laquelle nous vivons, où la population suit la formule prescrite : on fait des études, on entreprend une carrière, on se marie et on a des enfants. Je continue à apprendre que la féminité est distincte de la fertilité. J’en suis venue à aimer et à accepter mon corps tel que Dieu l’a fait. De plus, mon mari me rappelle souvent que nous avons fait tout en notre pouvoir pour tenter d’avoir un bébé et que cela est un sentiment rassurant.

Nous vivons un jour à la fois et savons apprécier la liberté qui vient avec le fait de ne pas avoir d’enfants. Nous avons troqué la banlieue, où nous étions constamment bombardés d’images de culs-de-sac remplis d’enfants, contre la spectaculaire ville de Vancouver, plus propice à un style de vie sans enfants. Nous voyageons beaucoup à travers le monde; et nous faisons profiter de nos économies nos amis, la famille, les organismes de charité et … nous-mêmes.

J’ai transposé mon instinct maternel autrement, en particulier dans mes activités bénévoles à l’Association canadienne de sensibilisation à l’infertilité (ACSI). Aider à promouvoir la sensibilisation à l’infertilité auprès des innombrables couples canadiens – un sur six ! — qui ont désespérément besoin de soutien, est désormais ma nouvelle vocation. Savoir que chacun a sa propre croix à porter m’aide à accepter mon destin. Comme l’a dit Charles Dickens :

« Attarde-toi au présent et à ses bienfaits, dévolus à chacun en abondance – pas au passé et à nos malheurs, dévolus à tous en petit nombre. »

Que Dieu vous bénisse tout au long de votre périple avec ou sans enfants!

 Le 22 juillet 2005

89 réflexions sur “Renoncer à la maternité

  1. Bonsoir, je suis contente de trouver ton blog… les femmes qui s’expriment sur la non-maternité sont tellement rares en France. Je viens de commencer aussi un blog parce que j’ai un besoin visceral d’exprimer ce que je ressens et que personne autour de moi ne peut comprendre.

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    • Bonjour
      Je suis contente de tomber sur votre blog, car je me sens seule et pourtant je ne le suis pas. Ma fin 4 c’est terminer il y 3semaines environ, et j’ai fait une hyperstimulation on a 2 embryons congelé. J’ai passer un weekend horrible voire même l’année même si elle n’est pas terminer. Après la fin de décembre qui n’a pas marcher on m’a annoncé 2 grossesses les accouchement prévus cet été, et la après la fin de juin de nouveau 2 grossesses. J’essaie d’être heureuse pour eux mais j’ai le sentiment de faire les traitements pour eux y arrivent et pas moi. Depuis hier je commence à réfléchir à renoncer mais mon conjoint n’est pas prêt pour ça. Jalousie, ignorance, pleure, pleure cet ect. Je sais plus et j’ai plus envie d’entendre ces phrases, d’avoir ces sentiments.

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      • Bonjour, votre conjoint envisage comment la suite? il est difficile de renoncer mais parfois on n’en peut juste plus des traitements et des échecs…
        L’annonce des grossesses est difficile, il ne faut pas culpabiliser de ce qu’on ressent, ce sentiment d’injustice est fréquent. Il faut se laisser du temps. La colère fait partie de la phase de tout deuil, il faut que ça sorte…
        Si vous voulez aussi me joindre par mail le voici : sanskouette(at)gmail.com
        N’hésitez pas, partager toute cette peine et ce poids fait du bien…

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      • J’essaie d’avoir un enfant depuis 5 ans. 8 processus de Fiv, une fausse couche et un grossesse extra-utérine plus tard je n’ai toujours pas d’enfant. Nous allons commencer des insémination avec donneur et on se donne 6 mois car un jour il faut réussir à tourner la page et mon chum à 50ans. Mais je n’imagine pas ma vie sans enfant. Comment faire pour abandonner le rêve le plus cher de notre vie ????

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  2. Bonjour. Tout d’abord, merci pour votre blog (et votre humour !) qui me permet de moins sentir un peu moins seule. Ma situation est un peu semblable à la vôtre (endométriose et adénomyose, pma sans enfant).
    Je m’interrogeais en lisant le message précédent (le message d’Ericka) sur comment protéger son couple après un épisode de vie si destructeur.
    Pour ma part, c’est moi qui ai de la peine à renoncer (alors que tout est plus ou moins perdu) et mon compagnon est au contraire très serein. Il voit même toutes les opportunités qui s’offrent à lui en tant que personne et couple sans enfant (plus de temps pour les projets personnels, etc.).
    Je vois en vous lisant que votre compagnon vous soutient dans tout ce que vous faites (le mien aussi et il a vraiment une patience infinie). Mais je sens bien qu’il ne faut pas abuser non plus, et je suis vraiment devenue insupportable avec mes ruminations et autres.
    Bref, ma question était, comment faites-vous pour protéger votre couple si ce n’est pas indiscret ?
    Une lectrice de Suisse 😉

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    • Bonjour!
      Je n’ai pas de recette magique. En fait, on n’évoque pas directement l’absence d’enfant, il me prend souvent dans ses bras en me demandant si je suis heureuse avec lui, et je le suis, incontestablement. Pour lui, apparemment c’est comme ça, voilà. Pour moi c’est plus compliqué… Mais je ne rumine pas (à part sur mon blog!!) car je n’ai pas envie de plomber notre quotidien.
      On était assez amoureux pour faire un bébé, maintenant on revient à ce qu’on était au début, deux amoureux tout simplement.
      Je sais pas si j’ai vraiment répondu à ta question!
      (Et vive la Suisse!)

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  3. Bonjour!
    Oui, tu as répondu à ma question. J’essaie aussi de me concentrer sur le fait qu’au départ il y a 2 personnes qui s’aiment et qu’avoir un enfant c’est un plus mais ne pas en avoir ne devrait rien enlever à cette relation. Ma nature inquiète ne doit pas m’aider à ne pas ressasser, je suppose.
    S’exprimer, créér un blog est une bonne option, mon compagnon étant mon principal confident sur cette question. Pas forcément une bonne idée… Pourant, j’ai pas mal d’amies qui n’ont pas d’enfant (pour une raison ou une autre) mais aucune n’est passée par un parcours PMA, donc moins facile de parler de ce thème.
    A part ça, il faut vraiment que j’essaie de changer d’avatar, celui que j’ai fait peur !
    Bises et bonne journée

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  4. Bonjour,
    Je viens de lire votre blog et je voulais vous remercier.
    Aujourd’hui, je viens d’apprendre l’échec de ma 3e FIV.
    Et c’est très dure. J’avais mis tan d’espoirs dans cette dernière tentative. Et la tout s’ effondre. Je crois qu’il faut que je renonce à mon désir d’être mère mais c’est très difficile.
    Grâce à votre blog, je vois que c’est possible d’être heureux sans enfant, alors je vais essayer.

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    • Bonsoir, il faut du temps après un échec, du temps pour se retrouver, et se laisser le temps de pleurer aussi. C’est un chemin long et difficile, je le nie pas, mais j’ai toujours cru qu’on pouvait être heureux à deux, puisque c’est pour cela qu’on avait ce rêve d’enfant. Si mon témoignage peut vous aider, j’en suis heureuse. N’hésitez pas si vous avez envie de parler…

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  5. Pingback: Blogger Recognition Award | September

  6. Bonjour, je lis votre blog avec intérêt, je suis épatée par ces femmes qui ont réussi à dépasser la douleur du berceau vide. J’entends bien que pour la plupart d’entre elles, la souffrance et le manque seront toujours là mais elles parviennent à poursuivre leurs vies. pour ma part, je suis au fond du trou. Je ne me remets pas de l’annonce de la stérilité, je ne me remets pas de ne pas avoir d’enfant et je n’arrive pas à voir d’issue. Merci à vous.

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  7. Bonjour,

    Ce n’est pas la première fois que je viens sur ce site. La première fois, c’était il y a un an, suite à un échec de TEC. J’étais alors en ménopause artificielle après l’opération d’une endométriose. Cet échec indiquait que j’allais devoir poursuivre la ménopause artificielle et tout ce qui va avec…

    Aujoud’hui, je reviens sur ce site après avoir fait notre dernière 4ème FIV. En un an, j’ai changé de médecin, celui-ci m’a conseillé d’arrêter tout traitement médicamenteux pour voir comment fonctionnaient mes cycles et nous a dit qu’on pouvait toujours essayer naturellement, on ne savait jamais! Après plus d’un an de ménopause, j’ai retrouvé mes sensations d’adolescente (c’était très drôle d’ailleurs) et une libido en pleine forme! J’ai aussi commencé à penser à moi en tant que femme, et non plus en tant qu ‘éventuelle mère, en gardant toujours de l’espoir dans un coin de mon coeur. Et puis, mon mari et moi avons décidé de faire cette 4ème FIV, histoire de se débarrasser de tout ça et de tourner la page. Le seul problème, c’est qu’au fil du temps, l’espoir est revenu. Le lendemain de notre rendez-vous avecle médecin pour lancer les choses, je n’étais plus capable de faire quoique ce soit, j’étais complètement paniquée à l’idée de tout revivre à nouveau.Le médecin m’a donné 2 semaines d’arrêt pour être disponible et reposée durant cette période. Au fur et à mesure des piqûres, mes craintes se dissipaient pour laisser la place à l’espoir. Satané espoir!
    Nous avons eu trois beaux ovocytes (je n’ai plus qu’un ovaire), qui ont donné vie à trois beaux embryons. J’étais folle de joie le jour où le labo nous a annoncé cette nouvelle, et folle d’amour.
    Le transfert a eu lieu, je me suis reposée juste après, j’ai pris soin de moi. J’ai repris à travailler,en faisant bien attention de protéger mon petit ventre, de ne pas me stresser face aux élèves (je suis prof en lycée professionnel).

    Lundi dernier, la nouvelle est tombée et nous a terrassés. Nous n’aurons pas d’enfant. Je ne comprends même pas pourquoi nous avons eu 3 embryons, ça servait à quoi? Je sais que ces questions n’ont pas de sens et que la vie est ainsi faite, il n’y a pas de règles mais c’est une telle injustice! Depuis, je pleure, j’essaie tant bien que mal d’avancer. Mon mari s’est tout de suite mis en action pour oublier. Il a repeint notre cuisine car nous envisageons de vendre notre appartement cette année. J’ai été incapable de l’aider, je n’avais plus d’énergie, et je n’en ai pas beaucoup aujourd’hui encore. Je sais qu’il nous faudra du temps pour digérer tour ça et que malgré tout, j’aurai toujours de l’espoir. Je refuse encore de me dire que je n’aurai jamais d’enfant. Pour l’instant, je vis comme je peux, au jour le jour.

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    • Bonsoir

      Nos maris tournent parfois la page plus vite que nous, ou en tout cas savent s’occuper l’esprit plus rapidement…
      Tous ces pourquoi on sait qu’ils n’ont pas de sens mais la colère et le sentiment d’injustice sont très forts… je comprends aussi l’espoir qui demeure, j’ai eu le même sentiment…
      Les larmes permettent d’évacuer la pression, tout ce que ces 3 petits embryons ont apporté d’espoir… ne culpabilise pas de ne pas aider ton mari pour les travaux, on gère chacun sa tristesse comme on peut, et il te faut à toi le temps de pleurer…

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  8. Pingback: Le règne de la culpabilité | Laviedivague

  9. Merci de partager tes émotions et ton histoire. Je dois me préparer à la possibilité de devoir renoncer à la maternité à cause d’une malformation utérine et l’ablation de mes trompes. Il me reste 2 FIV mais mon gynéco est très sceptique quant à l’espoir de mener une grossesse à terme. Oula je commence à raconter ma vie alors je vais m’arrêter là et te dire une nouvelle fois merci car je me sens moins seule et exclue.

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  10. Merci pour ces articles.
    Je SALUE tout le courage qu’il faut pour endurer tant de déceptions voire de traitements traumatisants.
    Je suis maman d’une fille de 16 ans mais en mal de ne (visiblement) pouvoir l’être à nouveau (j’en ai 42 bien tassés).
    Bravo à toutes et à tous.
    Et merci de témoigner pour donner des exemples et peut-être aussi arriver un jour à clore le sujet. Passer à autre chose de constructif. C’est vrai que c’est difficile mais finalement salvateur. Il faut parvenir à voir le Beau côté des vies que l’on veut se donner. Car, comme l’a fait remarquer l’une d’entre vous, c’est la seule chose que l’on peut maîtriser cette fois… J’essaie d’apprendre à être philosophe…
    J’espère avoir souligné suffisamment une chose dans mes propos : vous êtes fortes, même quand vous êtes effondré(e)s. Bravo et merci encore.

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  11. Bonsoir,
    Que d’émotions en lisant tous ces témoignages !!!!! Merci à toutes.
    Je suis âgée de 34 ans et mon mari 36 ans.
    Je suis en parcours fiv icsi depuis quelques années maintenant, après une lourde opération (endometriose).
    Au total, 11 embryons m’ont été réimplantés et aucune grossesse n’a débuté.
    Nous avons fait une pose de 2 ans après nos 2 premières tentatives, je n’étais plus capable, ni physiquement ni psychologiquement, de reprendre les traitements. Pendant ce temps là, nous avons débuté le parcours d’adoption et obtenu l’agrément. Nous n’imaginons pas notre vie sans enfant et si notre famille doit se faire grâce au bébé d’une autre femme, ça sera mieux que pas d’enfant du tout.
    J’ai effectué ma dernière ponction début mars, 20 ovocytes dont 16 injectés, 8 embryons dont 2 réimplantés, 3 congelés et les 3 derniers ne ceux sont pas développés. Le résultat de la semaine dernière est tombé: négatif. Il nous reste donc la dernière chance avec nos 3 derniers embryons.
    J’essaye de me préparer à un nouvel échec en me disant que cette fois, il me faudra définitivement renoncer à mon rêve de petite fille, être enceinte. Je ne sais pas comment j’arriverai à surmonter ce nouvel échec.
    Je ne suis pas une femme et ne le serai jamais si je ne suis jamais enceinte, j’aurai toujours un vide en moi et ne me sentirai jamais complète même si, comme le dit mon mari, notre but est d’être parents et qu’une grossesse, après tout, ne dure que 9 mois, ce qui ne représente pas grand chose sur une vie !!!!!
    C’est difficile de mettre des mots sur ce que je ressens et même si mon mari est d’un réel et au combien nécessaire soutien, j’ai souvent l’impression d’être incomprise. J’admire son optimisme et sa force face à tout ce que l’on vit, sa patience, face à mes larmes et mes crises de jalousie (face à toutes ces femmes enceintes)

    J’espère ne pas avoir abusé en m’étalant autant !!!!!

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    • Pas d’abus quand on écrit ce qu’on a sur le cœur! C’est un parcours bien difficile. Pour moi être enceinte aurait été une revanche sur les années de douleurs liées à l’endométriose… Mais on ne maitrise pas tout… c’est une blessure mais un peu moins vive au fil du temps…

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      • Merci pour votre réponse. Ce qui me fait le plus peur, c’est de ne jamais me sentir heureuse complètement, de toujours ressentir un manque et de survoler ma vie. Vous dites qu’avec les années la douleur est moins forte mais elle est donc toujours présente, arrivez-vous à vous sentir heureuse quand-même ? Avez-vous toujours mal en voyant une femme enceinte ? En croisant un landeau ? En apprenant la grossesse d’une connaissance ?
        Moi, la jalousie me ronge et j’ai de plus en plus de difficultés à me réjouir du bonheur des autres.
        De même, les fêtes comme Pâques, Noël, la fête des mères et des pères me font toujours mal. Je garde le sourire face à ma famille mais le dos tourné, mes larmes coulent.
        C’est vraiment dur de vivre comme ça.
        Merci pour cette possibilité d’échanges.

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      • Bonjour Coralie ! Je me permets de te donner ma vision des choses. Je pense que l’un n’empêche pas l’autre. On peut être heureuse et pourtant avoir le coeur serré devant une femme enceinte ou pendant les fêtes de noël. J’essaie de voir ca comme une plaie béante qui peu à peu cicatrise. La cicatrice ne disparait jamais, elle fait mal quandnon appuie dessus et elle peut se reouvrir parfois. Mais on peut vivre heureux avec une cicatrice. Ou du moins je l’espère car c’est devenu mon objectif !

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      • On réagit tous de façon différente mais petite chouquette a bien dit ce que je ressens : je n’oublie pas mais ça fait moins mal… mais il faut beaucoup de temps et d’indulgence envers soi même.

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  12. Pour moi les choses on été plus sereines,enfin j’ai mieux accepté.Ce qui a été un tournant dans ma vie,c’est une ablation de l’utérus(très pathologique) et des trompes,j’avais 38ans.A l’époque,en 1986,je venais d’arriver en FRANCE. Je me suis dit: « je n’aurai plus de faux espoirs »Et puis au QUEBEC,c’etait bien plus facile qu’en FRANCE. Désolée,mais en FRANCE,on dirait qu’on ne sais pas quoi faire pour rendre les femmes seules sans enfants encore plus malheureuses…De ce fait,il y en a très peu .Meme la PMA leur est refusée.Mon mari m’a quitté en 90 Je regrette le QUEBEC mais mes amis sont ici. Difficile de parler d’endométriose en FRANCE ,et de parler de beaucoup d’autres choses,d’ailleurs,mais,bon,ce n’est que MON RESSENTI et c’est un autre problèmes.

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  13. Merci Pitite chouquette de m’avoir donné ton point de vue et ton ressenti, tous les commentaires se rejoignent je trouve. Il faut du temps, c’est ce qui ressort de tous les témoignages que j’ai pu lire. Il est peut-être trop tôt pour moi, après tout, le verdict définitif n’est pas encore tombé, je garde encore un peu d’espoir.
    Je réfléchis beaucoup et même trop pour mon mari, qui me dit que nous prendrons les nouvelles quand elles viendront et que nous aviserons à ce moment là. J’ai beaucoup de mal à raisonner de cette manière et je veux toujours me projeter pour essayer de me préparer mais est-ce réellement possible ?
    L’image de la cicatrice me plaît beaucoup, je trouve que c’est vraiment tout à fait ça. C’est une blessure indélébile avec laquelle il nous faudra vivre toute notre vie en faisant en sorte qu’elle soit la moins douloureuse possible.
    Merci à toi aussi Chapi Chapo et oui, il faut peut-être aussi que j’apprenne à être indulgente avec moi et me laisser le temps de digérer tout ça.
    Il n’y a que l’avenir qui me dira comment je vais m’en sortir.

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  14. Bonjour et merci … tellement merci… je m’appelle charline. Bientôt 16ans que je vis avec mon merveilleux amoureux… infertilité inexpliquée comme beaucoup d’entre nous.. la 1ere fiv l’année dernière nous avait donné l’espoir fou… mais au début du 5eme mois… nous avons dû laisser notre petit garçon s’envoler dans les étoiles. .. nous allons aujourd’hui au cimetière pour être plus près de lui… même s’il nous accompagne à chaque seconde et pour le reste de notre vie… Aujourd hui le résultat de notre 3eme fiv est tombé. .. négatif. .. je suis anéantie et en même temps en vous lisant toutes j’ai envie de vivre… à 100 pour 100… pour mon homme, pour mon fils des étoiles et aussi pour moi… j’ai retrouvé une forme d’énergie alors que j’avais passé mon après midi à pleurer.. merci à vous toutes. Je vous souhaite d’aller bien …

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    • Bonjour Charline, je suis désolée pour votre étoile envolée et cette mauvaise nouvelle du jour… On préférerait que ce soit autrement mais effectivement ne pas oublier de vivre, d’aimer, de s’aimer et d’aimer l’autre… c’est important… Et se laisser le temps pour pleurer… il vous reste encore de l’espoir, si vous en avez encore la force tous les deux… courage

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      • Bonjour
        Merci pour votre témoignages .je viens d’apprendre que mes 3 petits ombryons on pas pu se congeler dommage je me suis fait bcp d’espoir et c’est la 3 ème fiv .alors j’ai perdu l’espoir et je me prepare pour un autre échec j’on peux plus je dois faire le deuil d’être maman après presque 11 ans d’attente j’aurais bientôt 40 ans c’est dur mais je dois renoncer à ce beau rêve .j’ai besoin de votre soutien

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      • Bonjour, nous organisons une rencontre samedi à Paris pour partager sur le thème de la Pma qui ne marche pas. Voir la fin des espoirs arriver est terriblement difficile… Je ne peux que parler de mon expérience, il faut se laisser le temps et se retrouver avec son conjoint…

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  15. Bonjour, certaines de vos phrases m’ont fait du bien. Un berceau qui reste vide après 10 ans de combat, je connais bien…
    Je me suis lancée aussi l’adoption et je suis maman depuis peu de’une grande 7 ans. Heureuse, me diriez vous? Et bien, euh, joker? Comment vous dire? Le désir de grossesses et bébé est toujours là…Alors je lis vos commentaires pour essayer de trouver les idées positives qui me permettront de faire , comme le dernier médecin, m’ a dit, le deuil…
    Mais comment ça se fait un deuil?

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    • Bonjour Suzy. Comment se fait le deuil d’enfant ou d’une grossesse? Bonne question, il me semble que c’est surtout le temps qui apaise les plaies… C’est facile de dire de profiter des bonheurs présents, mais pas toujours facile de le faire effectivement… Et pourtant pour ma part, c’est finalement ce qui me tient dans un équilibre de plus en plus stable… après plusieurs années de lutte…

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  16. Bonjour
    On veut toujours ce qu on n a pas… Pour ma part je suis deja maman et enceinte d un 2 eme non desire. Je suis en procedure pour ivg qui me semble plus traumatisant que les Pma mais je n ai aucun desir d enfant et mon premier fils m a convaincu que je n etais pas capable d etre une bonne maman. J envie votre stérilité si vous saviez… J espere pouvoir faire une stérilisation définitive après l avortement. Vous voyez tout est relatif dans la vie…. Ne croyez pas que les enfants sont la clé du bonheur, ils ajoutent surtout des problèmes….
    Je ne suis pas un troll juste une femme en souffrance en attente d un ivg pour grossesse non désirée. Merci d avoir pour moi l ouverture d esprit névessaire même si mes propos peuvent choquer. Je veux juste montrer que les enfants ne sont pas un but en soi dans la vie…

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    • Bonjour Julie,

      Je pense que chacun a son chemin de vie et ses envies. En ce qui me concerne, je ne faisais pas d’un enfant un but en soi, et n’ai jamais eu l’intention d’avoir un enfant à tout prix. On se pose pas vraiment ces questions d’avoir un enfant quand on y arrive « facilement ». Ne pas réussir à en avoir est difficile à accepter après des années d’espoir, et des années de souffrances physiques. Mais notre choix ne regarde que nous, d’en avoir voulu, et d’avoir renoncé. J’ai toujours su qu’on serait heureux aussi à deux, c’était ma petite lumière dans mon tunnel sombre et inconnu du renoncement… Tout comme votre choix de faire une IVG ne regarde que vous et votre conjoint, personne n’a à se justifier de choix aussi personnels. Et loin de moi l’idée de penser que c’est « facile » d’arriver à la décision de pratiquer une IVG. J’espère que vous êtes bien entourée pour affronter cette étape difficile…

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  17. Bien sur, je comprends tout a fait la difficulté de renoncer à un projet qui tient à coeur…. Je voulais simplement tempérer le discours officiel sur la maternité heureuse. Certaines femmes regrettent d avoir eu des enfants comme d autres regrettent de ne pas en avoir… Bon courage pour vos parcours et dans cet acceptation de la stérilité et ne croyez pas trop la publicité mensongère que fait la société pour que les femmes fassent des enfants. Forcément, les enfants sont nécessaires au capitalisme…

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    • Il y a aussi des femmes qui sont passées par des années de galère, et qui finalement ne se retrouvent pas dans la maternité… Comment l’avouer alors qu’on s’est tellement battu pour avoir un enfant?
      Les diktats de la société et des idées trop belles pour être toujours vraies déstabilisent…

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  18. A chacun son parcours, ses difficultés, ses choix …
    J’ai juste du mal avec la phrase  » Je suis en procedure pour ivg qui me semble plus traumatisant que les Pma ». J’aimerais qu’on arrête de comparer les souffrances de chacun… Cela me fait penser aux concours sur les forums à la plus longue liste de procédures en guise de signature. Il n’y a pas de podium pour celle qui aura le plus souffert.

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  19. Je suis entièrement d’accord. Comment peux-tu dire ça alors que tu ne connais pas la PMA ????????!!!!!!!!!
    On peut aussi dire que l’IVG est un choix (je ne remets absolument pas en question la difficulté de la pratiquer) mais il existe de nombreuses manières de ne pas avoir d’enfants quand on en veut pas alors qu’il n’existe aucune autre solution que la PMA pour les femmes qui sont en désir de grossesse.
    Tes propos sont super choquants, surtout sur un forum comme celui !!!!!

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    • Je n’ai pas relevé car je ne voulais pas polémiquer sur une échelle de la souffrance psy qui n’a pas de sens car ça dépend du vécu et du caractère de chacun.
      Je voudrais juste rappeler que mon blog n’est pas un forum, par définition, et que l’ouverture aux commentaires est faite pour que chacun puisse s’exprimer sur sa souffrance d’enfant ou sur les questions que l’absence d’enfant suscitent, notamment sur cet article du renoncement à la maternité. Julie voulait dire que la maternité n’est parfois pas aussi rose et magnifique que la société le laisse entendre, et je pense que son témoignage montre sa souffrance, même si ce n’est pas la même que « la nôtre ».

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      • Je suis entièrement d’accord avec toi et moi non plus je ne veux pas parler de la différence entre les souffrances car chacun est différent et toutes les personnes qui souffrent ont leurs raisons.
        Les propos n’étaient, pour moi, pas corrects mais je ne remets pas en question la souffrance de Julie. Vivre des IVG doit être dur, je n’en disconviens.
        Je ne conçois pas la maternité et la parentalité comme quelque chose de rose et je sais que ce n’est pas toujours facile. Je comprends que certaines personnes ne sont pas faites pour être parents et que parfois elles s’en aperçoivent lorsque l’enfant est là et qu’elle doivent faire avec.
        Mais quand même, dire que les personnes stériles ont de la chance, et qu’elle nous envie ‘est dur à entendre !!!!!!

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      • Oui c’est dur à entendre mais je comprends ce que Julie voulait dire. Le reste de ses propos montrent sa souffrance, et je pense que c’est surtout de la maladresse. Je sais qu’on entend beaucoup de choses « par maladresse » mais j’ai envie de croire que ce n’était pas de la méchanceté, comme j’en ai eu déjà malheureusement déjà sur ce blog.

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  20. bonjour à toute.
    Je voulais vous remercier pour ce blog. Ce partage d’émotions me permet de ne pas me sentir toute seule dans une situation qui me parait insurmontable…. Il montre également qu’avec du temps, on peut rebondir et trouver un autre sens à la vie…. Je commence gentiment à faire le deuil de la maternité, même si l’espoir est toujours présent…. Il faut bientôt que je tourne la page…

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  21. Bonjour , en regardant tout les commentaires du debut, les larmes se sont mis à couler et tomber sur ma tablette jusqu’à la noyer. J’ai finis par survoler le reste pour en arriver ici et laisser le mien en attendant une réponse. Mardi 27 décembre 2016 cela fera 43 ans qu’elle est née, elle a trouvé son homme le 8 décembre 2010 et cela fait maintenant 6 qu’elle vit avec lui , il en a 35 aujourd’hui . Si au début de la relation il se trouvait trop jeune pour ça, à ce jour , c’est ce qu’il souhaite le plus . Mais voilà, après plusieurs inséminations , une F I V qui a donner suite à une fausse couche et une FIV ICSI de 3 ovocytes dont un maintenant congelé , le résultat est tombé….. hier , sans détour…… pas enceinte . Ce fut le vide , l’incompréhension, le doute , suivit d’une fermeture des volets à 16h30 , ne voulant plus voir personne. Si elle voulait du temps pour digérer, lui , au doute suivit la frustration , ne voulant pas plus manger pour le dîner qu’il alla s’enfermer dans la chambre pour y rester . Si on dit de nous qu’on est des géniteurs , des conjoints , que notre présence doit être obligatoire à chaque étape mais sans à avoir la demande d’arrêt maladie qu’on propose directement aux femmes , le fait que notre ‘travail’ achevé on ai plus qu’un homme qui parfois gêne les passage de la laborantine ou de la médecin, jusqu’au moment de la signature des papiers expédiés. Est ce que vous vous êtes déjà posé cette question… que ressens mon homme? Car aujourd’hui à 13h30 , je suis la , sur mon lieu de travail assis devant un bureau qui ne m’appartient pas et je pleurs , car je ne serais sans doute pas ce que c’est que d’être un père et je me sens vide , devant ma tablette que je viens de noyer et qui ne répond plus comme mon coeur .

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    • Bien sûr que je me suis souvent posé la question, on s’adresse surtout aux femmes et les hommes sont peu écoutés. Les hommes aussi ont ce désir d’enfant parfois viscéral… Je crois que le plus important est de ne pas rompre le dialogue entre vous, chacun souffre « à sa façon » mais vous êtes un couple avant tout…

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      • Et comment savoir si ce couplé va tenir la distance quand votre compagne vous dit qu’il serait un jour préférable que je me trouve une femme plus jeune qui puisse faire un enfant …..

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  22. C’est vrai que ça ne doit pas être facile à entendre.
    J’ai moi-même dis à mon mari de trouver une autre femme, une qui pourrait lui donner un enfant.
    Évidemment que ce n’était pas ce que je souhaitais mais la douleur de vivre toutes ses épreuves et le désir de voir l’homme qu’on aime heureux rend cette phrase possible.
    Bon courage à vous. L’amour aide à franchir bon nombre d’obstacles.
    Nous n’avons toujours pas d’enfants mais sommes toujours aussi amoureux et encore bien plus liés l’un à l’autre.

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  23. Je pense souvent au mythe de Promethée et de Pandore… Pour se venger de Promethee qui a volé le feu (la connaissance) aux Dieux pour le donner aux hommes, Zeus lui envoya Pandore qui avait reçu de Zeus une boite avec l’interdiction de l’ouvrir. Celle-ci ceda a la curiosité et tous les maux de la terre (la famine, la guerre, la vieillesse, les maladies…) s’envolerent pour se disperser dans le monde. Seul resta dans la boite l’un d’entre eux…pour que les hommes pussent bien le connaitre: L’esperance…car c’est le pire de Tous, celui qui fait que l’homme continue a vivre malgré tous les autres maux.
    Aujourd’hui apres 4ans de galere, 1 embolisation, 4 fausses couches dont une en IAC et l’echec de la FIV… je voudrais arreter d’esperer parce que j’ai le sentiment que c’est le seul moyen de ne plus avoir « mal »… mais je ne sais pas comment faire….
    En fait je vis plus mal le fait de ne pas pouvoir construire une famille avec mon (epatant) conjoint que le fait de ne pouvoir etre mere.
    Merci de votre blog qui me fait plus de bien que la pluprt des discours pre-construits des « psy » sur la feminité et la maternité.

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    • C’est vrai que l’espoir est terrible, car on n’a aucune certitude de succès en PMA…
      Je vois la famille autrement, nous n’avons pas d’enfant mais nous sommes deux, issus de deux familles différentes, alors oui nous sommes aussi une famille… On partage, on s’épaule, on se soutient et on s’aime…

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  24. Bonjour
    Merci pour tout vos témoignages qui me touchent beaucoup.
    Je viens d’avoir 40 ans,et je viens de faire une fc….c’était la première fois que j’étais enceinte,après deux ans d’essai….
    Aujourd’hui j’ai peur de ne pas avoir d’enfants….mon ami est plus jeune…j’ai peur qu’il me quitte si nous ne devenons pas parents….
    Merci de votre écoute.

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    • Votre ami ne vous quittera pas « forcément » si vous n’avez pas d’enfant… Mon mari est resté auprès de moi, m’aime toujours, et m’apporte son soutien chaque jour… c’est une épreuve pour un couple, mais qu’on arrive à surmonter… Il faut du temps et de l’amour… Mais vous n’en êtes pas encore là, la douleur de la fausse couche est récente, cet espoir envolé fait peur, je pense que c’est « normal »… Prenez du temps pour vous remettre tous les deux…

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  25. Bonsoir, merci bcp pour votre récit votre blog, il est tellement difficile de trouver une résonance sur ce sujet tellement délicat de la non-maternité. Est il possible de communiquer avec vous par mail ?

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  26. J’ai lu votre blog avec beaucoup d’intérêt. Ce n’est pas la première fois que je le lis. Il est très bien fait. Je vais commencer une procédure de PMA. J’ai peur car j’ai 39 ans et j’essaie d’avoir un enfant depuis 6 ans. J’ai eu une fille naturellement qui est morte peu de temps après sa naissance en 2013. J’ai peur de ne jamais réussir à avoir un enfant. J’essaie de me préparer au fait de ne jamais avoir un enfant tout en gardant espoir que ça marche. J’ai l’impression d’avoir perdu 4 ans car ce n’est que maintenant que je vais essayer les fiv. Je trouve que c’est très difficile de ne pas avoir d’enfant car on est confronté sans arrêt aux personnes qui ont des enfants. Et c’est l’une des premières choses qui sont demandées quand on rencontre quelqu’un pour la première fois. Dans mon cas, je dis que je n’ai pas d’enfant même si j’en ai eu une qui est morte. Au final le résultat est le même et de toutes les manières, les gens s’en fichent et ne veulent pas connaître les détails malheureux. Je suis amère car c’est très difficile à vivre et je trouve que la famille, les amis ou le personnel médical n’aident pas. On se retrouve seule et les personnes vous disent souvent de « lâcher prise », cette expression m’insupporte et m’agace. Où on me suggère d’aller voir un psy. À force, je préfère m’isoler et rester seule pour ne pas entendre des commentaires que je trouve inadaptés. Comme j’ai suivi mon compagnon qui a été muté, pour le moment je ne travaille pas. C’est d’autant plus difficile car j’ai plus de temps pour penser. Je vais surement recommencer à travailler en septembre et je commencerai les fiv. Gérer les 2 sera difficile, mais gérer l’attente, l’espoir d’avoir peut-être un enfant est plus difficile.

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    • Bonsoir Eva,
      les remarques sont parfois blessantes, et on n’a pas toujours l’énergie d’expliquer pourquoi nous n’avons pas d’enfant… sans compter les « bons » conseils que l’on n’a pas demandé à entendre…
      Pour me ressourcer, j’ai besoin de me retrouver seule, dans les bras de mon amoureux, avec mes animaux… parfois aussi le besoin de parler avec d’autres personnes qui vivent les mêmes choses que moi se fait ressentir et m’aide à aller de l’avant. Je suis allée voir une psy en cours de fiv, parce que j’avais besoin de savoir si la colère que je ressentais était « normale », ça m’a fait du bien, mais c’est propre à chacun. On fait tous comme on peut face à la douleur… Et c’est vrai que même si on n’en a pas toujours envie, travailler occupe bien l’esprit… j’espère que septembre vous apportera un heureux changement.

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  27. bonjour
    merci pour votre blog et vos réponses que j’ai lu avec attention. Cela fait du bien d’être « comprise » alors qu’autour de nous, famille, proches, relations, nous comprennent pas ou si peu.
    je suis passée aussi par un parcours PMA durant 3 ans avec une ultime FIV avec don d’ovocytes en Espagne qui s’est soldée par une fausse couche. Mon mari n’a pas d’enfant, moi une fille d’une précédente union mais cela n’atténue pas le chagrin. Hors Beaucoup autour de moi mettent en avant cette enfant que j’ai eu croyant que cela peut me faire relativiser. Ou bien d’entendre « ne te plains pas tu as au moins eu un enfant »
    je ne me plains pas: je souffre de ne pas avoir pu fonder une nouvelle famille avec mon mari, je culpabilise que mon corps m’ait abandonné et même si grâce à la PMA j’ai su que ma fille est en soi un petit miracle que j’ai eu spontanément alors que j’aurais pu galérer pour l’avoir au vu de problèmes gynécologiques (SOPK) que je ne savais pas à cette époque, la douleur est quand même présente.
    ce parcours m’a « vidée » au sens littéral du terme. Je me sens vide depuis 9 mois, date de ma fausse couche. Je pensais que passer l’échéance de la DPA si cet embryon avait tenu, aurait pu laisser entrevoir une autre porte, une étape mais RIEN. Une psychologue, j’en ai vu, durant et après le parcours. Les médecines parallèles j’ai fait, durant et après le parcours. Prendre du recul je fais au quotidien puisque je continue à travailler, à m’occuper du quotidien, les loisirs, mon mari, ma fille. Mais plus j’avance plus j’ai l’impression de tomber dans un puit sans fond. En apparence tout va bien, sauf que je m’enferme sur moi même. J’ai quand même du mal à côtoyer du monde en dehors du travail. Le travail où je suis en relation toute la journée, dans le domaine du social, me prend toute mon énergie, le peu d’énergie que j’ai et le soir et le week end je dois récupérer. Personne, y compris mon mari ne comprennent ce que je ressens. Je ne veux pas non plus leur faire porter un poids qu’ils n’ont pas à porter. il faudra du temps, je le sais mais dans un monde où tout va vite, où il faut faire tout vite, y compris un deuil, comment résister à cette pression du « tout vite » ?
    Je ne parle pas à mon entourage car eux ils ont déjà « zappé » et ne comprennent pas qu’il n’en ai pas pareil pour moi. Pour eux c’est inconcevable de continuer à être en deuil. J’ai du faire face aux phrases toutes faites, aux jugements alors j’ai fini, épuisée, à me taire et à enfermer cette douleur, à la cacher et je la subis toujours présente, une entité familière, une compagne de route.
    Je ne sais pas si un jour cette douleur s’envolera, pour ne laisser qu’un souvenir apaisé, une sensation douce-amer et le calme intérieur. Mon corps, mon esprit souffrent avec son lot de somatisation. Même si je sais que nous avons fait le choix raisonnable du couple, de la vie à deux (ma fille étant à l’aube de l’âge adulte), de l’amour de l’autre sans enfants, il n’en demeure pas moins que c’est dur à accepter, de se soumettre et de relativiser. Chaque jour j’attends cette délivrance qui me fera être mieux qu’hier et avant hier. Et cela ne vient pas. Pourtant je ne reste pas inactive. Je continue de voir une praticienne en massage shiatsu et acuponcture qui m’aide à réparer mon corps malmené par les traitements et par ma psychée. Mais quand elle débloque un point, un autre apparaît. Je voudrais arrêter de penser et VIVRE tout simplement, En vain.
    merci d’offrir cet espace et d’avoir pris le temps de me lire

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    • Il faut du temps pour avancer, même si on s’active… il m’a fallu plus de 4 années… et encore aujourd’hui il m’arrive de ressentir un manque, et de multiples questions inutiles…
      La chose que j’ai comprise et qui m’a aidée c’est de rester indulgente avec moi-même : s’autoriser les larmes, les moments de blues, et aussi accepter que les autres ne voient pas le temps comme je le ressens…
      c’est un chemin difficile, en parler ici ça m’a fait beaucoup de bien, n’hésitez pas…

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      • merci pour votre réponse. je sais que la route est encore longue; Parler sur des blogs m’aident et grâce à cela je me sens moins seule et incomprise. j’essaie de me consoler comme je peux mais mes proches ne m’autorise pas cette consolation, ces pleurs, ces craquages aussi je dois sans cesse œuvrer de stratégie pour pouvoir être seule pour le faire et parfois le débordement est trop intense et je n’en ai pas le temps (de m’isoler). et là c’est insupportable pour eux et ils me font culpabiliser d’avoir laisser le blues, les larmes m’envahir et de leur avoir montré. Cela les renvoie je pense à leur incapacité à m’aider à surmonter cela et aussi parce que cela est déjà derrière eux, ils sont passés à autre chose. c’est pour cela que je dois m’isoler ou refréner mon état au moment où il arrive et cela me demande de l’énergie. Pourquoi ne m’accepte t on pas comme je suis au moment où je le suis? je voudrais cette indulgence des autres que j’ai envers eux en essayant de leur cacher mon état puisque cela les dérange. Oui la route est longue et encore plus longue quand on doit « épargner » les affects de notre entourage pour ne pas les blesser. et moi qui m’épargne?

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  28. Bonjour,

    Nous sommes un couple de femmes. Les gens ont l’habitude de dire que pour nous c’est plus « pratique » car nous doublons nos possibilités d’être enceintes. Or ma femme a eu une maladie il y a longtemps qui fait qu’elle ne peut pas porter d’enfant et dès nos premiers essais pour que je tombe enceinte nous nous sommes rendues compte que moi aussi je suis stérile. Nous nous sommes donc lancées dans les méandres de la PMA. Plusieurs IAD infructueuses, 2 FIV double don : une qui s’est soldée par une fausse couche et la seconde par une grossesse extra-utérine.
    Nous nous étions dit que la FIV de cet été serait notre dernier essai.
    Nous avons été tellement heureuses quand nous avons su que j’étais enceinte ! qu’il nous était impossible de croire que la grossesse n’évoluait pas correctement.
    Les médecins nous ont tout de suite dit que nous pourrions tenter bientôt une nouvelle FIV, sans prendre en compte la souffrance de ce que nous sommes en train de vivre. Pour chaque essai nous nous projetons, nous nous investissons dans une maternité qui nous semble enfin à notre portée.
    Notre couple va bien. Nous ne perdons pas de vue que c’est parce que nous nous aimons que nous avons voulu un enfant. Nous prenons soin l’une de l’autre.
    Le moment le plus difficile est le réveil. Tout revient en bloc. Je ne pense pas : « Je ne suis plus enceinte » ou « Je ne serai jamais mère » ou encore « Ma femme souffre » … Non, j’ai l’impression qu’on m’ouvre le corps de haut en bas et qu’on y fourre la souffrance, la douleur. Et il faut que je me lève, lourde de ce fardeau, et que j’avance, parce que notre vie peut-être belle – sera belle – même sans enfant. Et il faut que je tienne jusque là.
    Mais putain c’est dur !

    Cependant les médecins m’ont injecté un poison quand ils m’ont dit que nous pouvions repartir derechef sur une autre FIV. J’étais déterminée à m’arrêter là, et eux, m’ont donné une graine d’espoir. Un espoir qui me dévore parce que malgré moi je m’y rattache. Je me suis renseignée sur l’adoption, la GPA, des procédures qui seraient bien lourdes pour nous …
    Je sais que si je continue à m’attacher désespéramment je risque de fragiliser notre couple.

    Je me sens vide. Aspirée dans un tourbillon. J’ai l’impression d’avoir couru un marathon et de m’être explosée la gueule contre un mur. Je me demande comment je vais me relever. Comment est-ce possible qu’un jour, bientôt j’espère, je sois sincèrement heureuse en abandonnant mon désir d’enfant ?

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    • C’est compliqué quand même le corps médical nous donne un espoir… quand on a su que nous ne ferions plus de fiv avec nos gamètes, le spécialiste de l’endométriose m’a parlé du don d’ovocyte, et m’a mise en contact avec l’une de ses patientes qui venait d’avoir un bébé grâce au don. Quand je suis rentrée à la maison, je ne pensais qu’à cet espoir, et pas à tout le négatif qui avait été dit lors du rdv. J’avais envie d’essayer au moins une fois, mais mon mari était moins partant. Et puis je me suis rendue compte que si on faisait un essai, rien ne dit que j’aurais pas voulu en refaire un autre, et un autre… j’ai repris mon dossier médical, et je me suis fait une raison : trop de choses venaient compliquer une grossesse, et pas que mes ovocytes… J’ai pris du recul, cherché ce qui comptait pour moi… mon couple, être heureux, même si ce n’est pas comme cela qu’on voyait notre vie. Mais après la certitude de pouvoir être heureux malgré tout, il m’a fallu du temps pour ne pas sentir ce vide, cette cruelle absence… un jour ça va mieux, même si on n’oublie pas… du temps, et de l’amour…

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  29. bonjour et merci et bravo , sincèrement
    43.5 ans !! comme les enfants qui insistent sur le 0.5 pour se grandir ! j’ai commencé la PMA à 28 ans : syndrome d’exposition au distilbène
    un parcours difficile comme tout ce que je viens de lire avec un grand intérêt, je n’ai jamais été enceinte, donc jamais ressenti quoi que se soit d’autre que cette boule de vide que j’ai du mal à décrire , 43.5 parce-que je commence à me dire que mon âge devient de moins en moins compatible avec une grossesse sans risques(ma profession fait que je sais parfaitement ce qui peut m’arriver)
    plus qu’ un dernier embryon en attente à Barcelone ( mon croustibat comme j’ai appelé tous (combien ?? je ne compte plus) mes embryons congelés qui sont ensuite devenus des anges)
    j’attend que mon corps et mon esprit se remettent suite à x ème échec en juin , personne à qui parler car je suis la seule avec ce parcours et entourées de jeunes femmes enceintes
    la jalousie … sentiment dévastateur et culpabilisant , mes jeunes amies ne sont pas responsables de notre malheur , alors j’ai déprogrammé presque totalement ce sentiment et ses sensations physiques horribles grâce à la méthode NERTI , je voulais partager cela car cela m’a énormément aidé à ne pas me couper d’une vie sociale autre que le travail et à pouvoir prendre un apéro ou passer une soirée avec des nanas enceintes sans avoir envie de les étrangler (bien oui … la jalousie !!)
    je ne me fais pas d’illusion pour la suite et démarre une nouvelle vie avec mon mari dans une maison neuve avec deux chambre qui resterons vides , pour les amis de passage, (plans réalisés il y a 2 ans quand ont était confiant )
    faire le deuil que ce qu’on n’a jamais connu est complexe, je positive en me disant que vais être entourée de pleins d’enfants des amis et que je n’aurai que les bons côtés !! mais bien sûr je suis triste et me tape des sacrés moment de blues !!!
    merci de m’avoir permis de partager cela , merci pour ce blog

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    • Bonjour,
      le changement de maison, où on ne projette pas l’arrivée d’enfant, j’y pense souvent… même si dans la nôtre où nous avions des projets de chambres d’enfant, on a modifié nos plans.
      Finalement, ce qui m’a aidée, c’est voir tout ce qui va dans notre vie, et pas ce qui nous manque… ce n’est pas toujours facile, parfois c’est comme un boomerang qui revient en pleine face, de façon inattendue… c’est un long travail…

      Bonne journée, je vous souhaite de multiples petits bonheurs

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      • Je viens d emménager dans notre maison, que nous avons rénové pour une vie à deux … et je me rends compte à quel point cela me fait du bien de quitter l’appartement familial où mon père était né, où moi même je suis née, de couper avec cet héritage famille que je ne vais pas perpétuer, d’investir un lieu vierge de tout projet d’enfant. Une nouvelle page pour notre famille à deux !

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  30. Difficile de décrire les sentiments qui me traversent en lisant vos histoires et vos parcours. Je me sens moins seule maintenant, c’est un fait. Il y a un tabou énorme dans notre société au sujet des problèmes de conception (je préfère parler ainsi plutôt que d’infertilité). Dans notre cas, il s’agit à la base d’un petit problème chez lui et d’un petit problème chez moi. Il n’a pas bcp de spermatozoïdes (et même parfois pas du tout) et j’ai une glaire trop acide. Résultat des courses à ce jour, 3 ans 1/2 d’essais pour devenir parents. 1 an comme tous les couples, seuls en se disant que ça va bien arriver un moment. Puis PMA ensuite… et c’est là que les choses sont devenues difficiles, longues et éprouvantes. On passe de tests en analyses, de rdv écho en interventions, et sans parler de toutes ces prises de sang qui n’en finissent pas… et à aucun moment on ne parle de bien-être, d’amour et de confiance. Les mauvaises nouvelles s’enchaînent entre l’échec d’insémination puis les embryons de mauvaises qualité après une première FIV, aux transferts peu concluant de la seconde. Il y a un an environ, une nouvelle inattendue tombe après le 3ème transfert de FIV N°2 , un résultat enfin positif! La grossesse débute mal, décollement, je suis alitée. Quelques semaines plus tard, lors d’une écho de contrôle chez mon gynéco (9eme semaine de grossesse), il constate que ma petite crevette ne vit plus… plus de battement de coeur, plus de vie. Moi qui pensais aller mieux, c’est un choc. Je suis certaine de ne pas m’en remettre. Comme si ça n’était pas assez difficile, il a fallu passer par la case curetage pour l’envoyer au ciel. Ensuite, le temps de se remettre de ces émotions douloureuses, on décide de tenter le coup avec notre dernier embryon de cette seconde FIV, bien déterminé à y arriver. De nouveau un résultat négatif. Nous avons ensuite fait « une pause » de 6 mois. La vie ne nous a pas épargné durant cette période, mais en septembre nous sommes gonflés à bloc pour la 3ème FIV. Ponction hyper positive avec 16 ovocytes (tous bons), après mise en ICSI, le lendemain le biologiste m’annonce qu’il y a 11 ovocytes fertilisés. WAW quoi, je suis donc hyper confiante et me dis que la roue va enfin tourner en notre faveur. Le jour du transfert de 2 embryons (jour 5 pour nous donner plus de chances), la gyné me dit que nos embryons n’évoluent pas très bien, que d’après elle il n’en restera qu’un, voire deux après ce transfert. Bam, remoral à zéro… que dois-je penser? Ils ne survivront donc pas, c’est un fait. J’essaie de ne pas y penser et de reprendre ma vie normalement. Quelques jours avant mon test de grossesse obligatoire selon la procédure PMA, le biologiste me recontacte pour m’annoncer que malheureusement, aucun embryon n’a pu être conservé pour d’éventuel autres transferts… S’en suivent des jours de pleurs et de désespoirs. Je vais faire ma prise de sang en larmes, car je n’y crois pas. Cet après-midi là, je ne décroche même pas mon téléphone pour avoir les résultats, et c’est en écoutant ma messagerie vocale plus tard que j’apprends que je suis de nouveau enceinte. Incroyable, c’est un miracle me dis-je. Cette fois, c’est la bonne, puisque cela tient du miracle. Seulement voilà, hier j’ai eu ma première écho, et malheureusement, c’est une grosses extra-utérine. Je dois attendre que mes taux continuent de baisser et l’arrivée de mes règles (en espérant que ça se passe naturellement sans devoir prendre un médicament pour …). Je suis découragée, perdue et en colère contre tout. Le système, la société, le milieu médical, la vie, les autres qui y arrivent! Je n’ai plus envie de tout ça, ces tests, ces analyses, ces espoirs, ces ponctions, ces transferts etc… En Belgique, nous avons jusqu’à 6 essais de FIV. Je ne sais pas si un jour je retrouverai le courage, la force et l’énergie de repasser par tout ça. C’est tellement lourd et éprouvant. Physiquement, mais psychologiquement aussi. Sans parler de l’entourage qui n’y comprend pas grand chose et qui ne sait pas comment réagir et quoi dire (ces conseils insupportables qu’on doit entendre sans arrêt… on en parle???). Pourtant, on a tout essayé, acuponcture, osthéo, psy, même les choses les plus farfelues pour nettoyer les énergies familiales!!! Il semblerait que le sort s’acharne sur nous… Je ne peux me résoudre, à 31 ans, de vivre une vie sans enfant.
    Merci d’avoir lu mon histoire, je dois dire que ça fait un bien fou d’en parler lorsqu’on sait qu’elle sera comprise.
    Bravo à toutes pour votre courage, votre détermination à passer au dessus de tout ça. Je vous admire.

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    • Bonjour,
      c’est un parcours difficile… tant d’espoirs qui ne se concrétisent pas. Le médical ne s’occupe que de ce qu’il le concerne en terme de compétences, alors que de notre côté, nous ne sommes pas que des patients avec un problème, nous arrivons avec nos sentiments aussi… Vouloir tout arrêter, se retrouver sans ce côté médical, c’est aussi ce qui m’a poussée à arrêter les fiv… et ça a été à la fois un soulagement et une terrible étape, que je n’ai cependant jamais regretté. Chacun réagit comme il le peut, le plus difficile il me semble c’est de réussir à identifier ce qui est le plus important pour soi, pour son couple…
      j’ai compris dans ce parcours qu’il me fallait être indulgente avec moi-même, que je « m’autorise » à pleurer, que même si encore aujourd’hui il y a des moments difficiles, je dois les accepter, ça ne veut pas dire que je « replonge », mais que je suis humaine tout simplement…
      Je vous envoie beaucoup de force pour les prochains jours, et vous souhaite beaucoup d’amour à tous les deux, le temps peu à peu apaise le reste…

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  31. Bonsoir à toutes,
    S’autoriser à pleurer voilà ce que j’ai fait aujourd’hui, même si je sais que mon chéri n’a pas compris pourquoi. Voir encore mes règles arriver et me dire que ce ne sera pas encore cette fois-ci et peut être jamais… voir une maman qui allaite dans un bus ce matin alors que nous sommes en vacances et allons visiter les chutes d’Iguazù et que je me sens vide, inutile, déçue, laide et en colère et que je n’arrive pas à lui dire que j’ai mal, vraiment, immensément mal et qu’en plus de cela que j’ai peur… alors que je l’aime

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    • Bonjour,
      On a parfois du mal à parler de notre souffrance à notre conjoint, alors que souvent celui-ci n’est pas dupe… Il faut trouver un moment cale où ça puisse « sortir », même avec des larmes…

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  32. … c’est un si long chemin… et souvent je me sens perdue… Je me demande où je me suis égarée, à quel moment je me suis trompée. Alors je m’étourdis : je lis, je travaille, je me remets aux études. Je réfléchis pour éviter de penser. Mais dès que mon esprit est libéré il vagabonde vers ces rêves sui furent les miens, les nôtres, et je visualise notre famille idéale qui ne vit que de mon désir et de mon chagrin.

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  33. Bonjour,

    J’avais laissé un message en juillet 2017 où je disais que j’allais commencer les fiv et le travail.
    Août 2018, j’ai fait 1 fiv avec le transfert de 5 embryons négatifs. Il me reste 1 embryon à transférer de la fiv 2.
    J’ai l’impression d’être encore plus mal que l’année précédente. Je travaille mais mon travail m’ennuie et ne m’occupe pas vraiment l’esprit. J’essaie de me battre mais je suis accaparée par les essais fiv avec l’alternance des échecs et de l’espoir.
    Comme j’ai 40 ans, j’ai peu d’espoir que ça marche car cela fait des années que j’essaie. En PMA, à 40 ans, on a l’impression d’être hyper âgée. Et, je suis aussi dans une nouvelle région où je trouve les gens froids, centrés sur eux-mêmes, peu ouverts et qui ont des enfants très jeunes.
    J’ai l’impression de me plus avoir la force mentale pour reprendre ma vie en main. Je me laisse vivre et j’essaie de faire bonne figure au travail et partout. Au travail, même si je m’ennuie, j’espère être embauchée.
    J’essaie de masquer ma tristesse et mon mal être mais je pense qu’il se ressent ou qu’il se voit. J’ai l’impression d’avoir beaucoup plus de mal à me faire des nouveaux amis.
    Je voudrai tellement avoir un enfant mais je n’ai aucun contrôle dessus. Comme on n’arrive pas à avoir un enfant, j’ai l’impression d’avoir une aura de poisse et que tout ce que je fais se passera sans réel succès, ni réel échec.
    Je vous admire car je me demande comment arriver à être heureuse ou en paix. Je suis croyante mais j’ai du mal à accepter que malgré mes prières que mon vœu ne soit pas exaucé. J’en viens même à attendre de savoir la conclusion et d’arriver à la fin de mes 4 fiv pour avoir le verdict final : enfant ou pas d’enfant. J’attends le verdict et je le redoute en même temps car je ne sais pas comment je réussirai à faire le deuil et à être en paix.
    J’ai l’impression que plus les années passent, plus je suis isolée et plus je me sens seule, marginale et à part. Mon compagnon ne m’aide pas beaucoup. Il m’aime mais il souffre en silence et il s’occupe seul et il aime la solitude. Je suis aussi obligée d’être seule ou je préfère être seule que de supporter le bonheur des gens ou les remarques maladroites.
    Je pense que l’infertilité change la vie, le caractère et fait devenir une personne moins équilibrée.
    C’est injuste mais il faut vivre avec.
    Je me dis que je suis en bonne santé physique, le mental reviendra. Et que je retrouverai les forces pour aller de l’avant.
    Ou sinon, se laisser vivre et faire ce que je peux est déjà bien.

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  34. Bonjour,
    Je viens de parcourir rapidement les messages et me retrouve un peu dans chacun.
    Nous avons déjà un petit garçon de 6 ans 1/2 arrivé au bout d’une seconde IAC. Depuis 5 ans maintenant, les échecs IAC puis FIV le plus souvent sans transfert se succèdent. J’ai aujourd’hui 38 ans depuis quelques jours, une réelle insuffisance ovarienne et pense que je devrais en terminer avec tout ça. Néanmoins, je n’arrive pas à me dire que nous n’aurons pas de second enfant, c’est encore bien trop dur. Comment faire ce deuil?

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    • Je ne sais pas comment j’ai fait ce travail. Une fois j’ai lu ici sur ce forum tout simplement en vivant chaque jour et en essayant de profiter de ce sujet nous avons. Jour après jour. La douleur reste. Parfois elle est moindre. Parfois on arrive a l’oublier deux jours de suite. Parfois la douleur m’englue encore.
      Avouer que c’est un deuil c’est déjà beaucoup, tu es en bon chemin.
      Moi suis passée au yoga et maintenant je cours le marathon. Comme dis mon entraîneur au club, dans les côtes, on voit qu’il y a de la rage qui sors.
      Courage.

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